Une Beauceronne convaincue d’avoir été droguée à son insu, battue et agressée sexuellement lors d’un voyage au Mexique pour souligner son anniversaire, en décembre dernier, se dit consternée du manque de collaboration de son hôtel et des autorités locales.
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«C’est vraiment désolant de voir que l’hôtel cache ça, en effaçant ce qu’il y avait sur les caméras de surveillance», peste Cynthia Forgues, de Sainte-Marie-de-Beauce.
Durant la soirée du 8 décembre dernier, son voyage au complexe cinq étoiles Planet Hollywood Cancun a viré au cauchemar.
«On est sorties à la discothèque pour fêter mes 45 ans. À un moment, je suis allée à la toilette, mais je n’en suis jamais revenue», souffle-t-elle.
Après avoir constaté son absence, ses trois amies l’ont cherchée sans relâche.
DOULEURS ET ECCHYMOSES
Mme Forgues n’a été retrouvée que deux heures plus tard, confuse, le visage tuméfié.
«J’étais perdue. À mon réveil, j’ai réalisé que ça n’allait pas», explique celle qui avait des douleurs lui laissant craindre d’avoir été agressée sexuellement, pendant qu’elle était inconsciente.
«Mes sous-vêtements étaient à l’envers et souillés. J’ai compris que j’avais été droguée, battue et violée», poursuit la mère de trois garçons.
«À 45 ans, 5 pieds 8 pouces et 200 livres, jamais je ne me serais attendue à être une cible d’agression. Ça peut arriver à n’importe qui», constate l’habituée des tout-inclus.
POLICE ABSENTE
Cynthia Forgues a bien tenté d’alerter l’hôtel afin de visionner les caméras de surveillance qui lui permettraient de comprendre le fil des événements.
«On m’a montré une vidéo où on me voit entrer dans une bâtisse en titubant. Mais quand j’ai demandé à voir le moment où j’en sortais, l’employé m’a regardée avec un beau grand sourire en me disant de faire une nouvelle requête», déplore-t-elle.
À l’hôpital, la police qui devait prendre sa déposition ne s’est jamais pointée. Puis, de retour à l’hôtel, l’administration lui aurait refusé de faire venir les autorités sur place.
Une fois au Québec, la quadragénaire anéantie a porté plainte à la Sûreté du Québec (SQ), qui a tenté d’entreprendre des démarches auprès de la police mexicaine, sans succès. Le corps policier ne peut pas enquêter sur des crimes commis hors province.
«Les vidéos ont été effacées. C’est l’information reçue par la SQ», relate la victime alléguée.
Photo Agence QMI, Pascal Huot
Du côté de Sunwing, la compagnie aérienne affirme au Journal que les événements font «actuellement l’objet d’une enquête».
Elle a pourtant communiqué à Mme Forgues être dans «une position limitée», et qu’elle ne pouvait rien faire en raison «d’exigences légales et de confidentialité» de l’hôtel.
«Je trouve ça très moyen. Je n’ai reçu aucune aide de leur côté, s’attriste-t-elle. L’agresseur est libre de recommencer quand l’envie lui prendra.»
UN PEU PARTOUT
Son histoire n’est pas sans rappeler celle du Gatinois Daniel Matte, qui aurait aussi été drogué à son insu dans un hôtel de Cancun, en janvier dernier.
D’ailleurs, des dizaines d’autres Québécois ont récemment témoigné avoir été intoxiqués à Punta Cana en République dominicaine, au cours des dernières années.
«C’est vraiment désolant. Ça arrive un peu partout, se désole Mme Forgues. Je veux dénoncer ça pour éviter que ça arrive à d’autres.»